Histoire des Mauves
Histoire des Mauves....
Sources littéraires d'André GILBERT (dit dédé) généalogiste à BUCY SAINT LIPHARD
Les MAUVES, rivières paisibles, du nom celtique qui veut dire "Fleuve lent", attrait de la ville de MEUNG-SUR-LOIRE, qui, contrairement à l'idée que l'on se fait d'une rivière, n'étaient pas à l'origine de véritables rivières.
Gilles PRADALIER, dans son étude sur les MAUVES écrit "MAUVE vient du latin malva-ae: La lente".
Ces rivières ont été façonnées par la main de l'homme. Certes à l'origine, il y avait des sources émanant de la nappe phréatique de BEAUCE, mais ces sources se jetaient dans une grande zone marécageuse.
C'est le moine SAINT LIPHARD (477-550) qui vint se retirer à MEUNG, et qui, avec ses disciples, assainit les marécages et eut l'idée de canaliser ces sources en créant une berge artificielle, sorte de digue.
Ces rivières artificielles devinrent la force motrice, modeste, le dénivelé passant de l'altitude 106 à l'altitude 87 en 18 km, mais capables d'actionner les roues à aubes crées sous les Mérovingiens, permettant ainsi l'installation de nombreux moulins.
Il existe trois MAUVES principales :
LA GRANDE MAUVE, dite aussi MAUVE de la Détourbe, longue de 21 km. Elle prend sa source sur le territoire de BACCON, dans les bois de la ferme de la Détourbe.
LA MAUVE DU PONCEAU ou de MONTPIPEAU commençant au Gué Pavé (commune de HUISSEAU SUR MAUVES) venant de l'étang d'ESCURES, aujourd'hui asséché, longue de 7 km et se jetant dans LA GRANDE MAUVE à 240m environ en aval du moulin du PONCEAU.
LA MAUVE DE LA FONTAINE, longue de 6,600 km , prend sa source au lieu-dit LA TOUANNE et rejoint LA GRANDE MAUVE à environ 30m en amont du moulin de ROUDON.
Hormis ces trois MAUVES principales, il existe de nombreux bras appelés "DIVISES" qui trouvent également de nombreux moulins sur leur cours.
Ces MAUVES et ces DIVISES qui traversent MEUNG et qui donnent ce charme très particulier à la ville, se réunissent à la sortie de l'agglomération, ne formant qu'une unique rivière qui va se jeter dans la Loire à BAULE, en face de la route des pommiers.
L'ensemble de ces rivières, divises et courants s'étale sur 42 km.
Après le travail capital fourni par les moines, aidés de la population, l'aspect sauvage du marais recule au rythme des défrichements.
La culture de la vigne, des céréales, la culture maraîchère ainsi que l'élevage se développent. Aux vignerons et paysans, vient s'ajouter un petit monde d'artisans.
Peu à peu, le débit et la pente de ces rivières deviennent réguliers et la force hydraulique, la seule connue à cette époque, va donner naissance à une activité économique florissante : la Meunerie.
Au fil des années, 37 moulins se sont mis en place, dont 29 à MEUNG, principalement des moulins à farine, et ceci pour trois raisons :
1) La matière première, le blé de bonne qualité, cultivé en BEAUCE.
2) La force hydraulique.
3) La commercialisation de cette farine à ORLÉANS.
Cette installation de nombreux moulins nécessita l'instauration d'une certaine discipline concernant l'utilisation de l'eau comme force motrice.
Une réglementation fut mise en place, la première datant de 1585. Puis l'entretien des Mauves fut régi par l'ordonnance royale de 1787, avec de nombreux avenants et des règlements généraux datant de 1854. Cette réglementation fut en application jusqu'en 1950.
Les meuniers ont donc l'obligation d'entretenir le lit de la Mauve. En effet, si l'eau est un bien public, le lit de la rivière appartient au propriétaire riverain, donc l'entretien en incombe à l'usinier, en amont ou en aval de sa chute, ceci pour les trois Mauves et les divises.
Mais les meuniers ont aussi quelques droits : la pêche aux écrevisses et le droit de chasse.
Depuis 1950, l'état des Mauves s'est dégradé : d'une part les moulins cessent d'utiliser la force hydraulique, donc les meuniers abandonnent l'entretien des cours d'eau, d'autre part un nouveau chef cantonnier est désigné, mais n'assure plus la surveillance des Mauves.
Il a fallu, pour remédier à cette dégradation inexorable des lits des Mauves, prendre différentes mesures de sauvegarde.
Une "Association des Riverains et Amis des Mauves" est créée en 1973 par Mr ROBIN et Mme GALLOIS, et sur leurs instances, auprès des municipalités concernées, un Syndicat des Mauves sera mis en place en 1986, avec les villes de Meung-sur-Loire, Huisseau-sur-Mauves, et Rozières en Beauce. En 1990, Baule et Coulmiers rejoindront ce Syndicat qui prendra conscience de l'état des Mauves et des risques graves dûs à cette situation.
Les Mauves en 1994 :
En 1994, les Mauves servent toujours à l'écoulement des sources et fontaines de la nappe phréatique de Beauce, mais aussi de grand réseau d'assainissement à ciel ouvert : rues, routes, autoroute, eaux de drainage des champs cultivés. Elles servent également à irriguer cultures agricoles et maraîchères.
Remettre en l'état l'ensemble des Mauves est une mission du Syndicat des Mauves, par l'entretien des berges, le faucardement, le curage, le volinage, la surveillance, avec le souci majeur d'assurer le bon écoulement des eaux dans le centre ville de Meung. Le bon fonctionnement des vannages permet de maintenir les plans d'eau en été et le bon écoulement en hiver.
Les Mauves au cours lent symbolisent toujours la douceur de vivre et constituent un milieu naturel très particulier dont l'attrait touristique est indéniable.
Que de meilleure conclusion pour clore ce chapitre sur les Mauves, sinon que déjà, commencer à sauvegarder ce patrimoine exceptionnel, en laissant à nos enfants le soin de continuer et de mener cette lourde tâche à son terme.
Date de dernière mise à jour : 26/12/2017